lundi 29 décembre 2014

Santiago – Echirolles : the end…

7 commentaires:

Le voyage Santiago - Echirolles s’est déroulé sans encombre ; nous avons été chaleureusement accueillis par nos familles à Paris, puis à Lyon. Nous nous réhabituons doucement à notre vie sédentaire (dur dur pour les enfants de dormir dans leur grande chambre, sans papa maman…) Ici rien n’a changé, et nous avons l’étrange sensation que toute cette aventure n’était qu’un doux rêve…
 
Merci à vous tous qui nous avez suivis et encouragés ;
chacun de vos messages nous a fait chaud au cœur,
vous avez contribué plus que vous ne croyez à la réussite de notre voyage !
 
Muchisimas gracias, hasta luego !

Les 4 bisons dans les Alpes....

lundi 15 décembre 2014

Entre Lagos – Santiago : retour à la réalité

13 commentaires:
Pour notre ultime étape à vélo, nous avons rapidement avalé la cinquantaine de kilomètres séparant Entre Lagos d’Osorno. Osorno est une grosse ville chilienne sans cachet particulier. Elle dispose malgré tout d’une place centrale agréable, sur laquelle nous avons dévoré nos habituels sandwichs jambon-beurre-fromage-tomate-avocat. Au moment de quitter la place, l’axe de la remorque de Virginie a rendu l’âme : hasard ou signe du destin ?... Julien, alias Mac Gyver, a bricolé un axe de rechange à partir d’un câble de frein ; la réparation n’était pas bien solide, mais elle allait au moins nous permettre d’aller jusqu’au terminal de bus.
 
Forts de notre expérience argentine, nous étions un peu stressés à l’idée de prendre le bus avec tout notre barda. Pour ne rien arranger, le 8 décembre était un jour férié au Chili, et le terminal de bus était bondé de voyageurs. Nous ne savons pas par quel miracle nous avons réussi à trouver un bus pas cher, presque vide, hyper confortable, et acceptant de charger nos vélos sans difficulté. Le voyage jusqu’à Santiago fut donc serein et paisible. Les enfants, emmitouflés dans leur sac de couchage, ont dormi toute la nuit.
 
Nous sommes à Santiago depuis une semaine. Nous avons choisi une auberge de jeunesse haut de gamme, avec piscine, jeux (billard, baby-foot, ping-pong), cuisine équipée, multiples terrasses, salons et salles TV, le tout à 2 pas du centre-ville. Le temps est agréable : il fait chaud la journée, mais les nuits sont fraîches et permettent de bien récupérer. Nous avons dégoté un petit boui-boui vendant des fruits et légumes de très grande qualité : après 7 mois de régime pates-riz-biscuits, nous faisons une cure de fruits : melons, mangues, pêches, abricots, cerises, fraises, mmm, un régal !
 
Santiago n’est pas une capitale que nous apprécions particulièrement : peu de monuments d’intérêt, de grandes avenues avec beaucoup de circulation, d’énormes centres commerciaux sans âme, une nourriture très américanisée, peu de verdure, bref, rien de bien folichon.
 
Malgré tout, nous avons aimé la montée en funiculaire sur la colline San Critobal, avec vue imprenable sur Santiago et les montagnes environnantes. Julien a apprécié la visite du musée d’art précolombien. Virginie et Lise se sont bien amusées au MIM (Musée Interactif du Mirador), équivalent à notre cité des sciences à Paris. Quant à Augustin, il a été émerveillé par le métro « qui va vite comme une fusée ! » Amusant aussi de flâner au milieu des décorations de Noël sous un soleil de plomb...
 
Les vélos sont en cours d’emballage, le taxi est réservé, demain nous filons à l’aéroport pour 26 heures de voyage jusqu’à notre maison d’Echirolles. Les enfants sont contents de rentrer pour retrouver leurs papis-mamies, leurs copains et leur chambre. Nous espérons qu’ils garderont au fond d’eux une trace de ce beau voyage : une pincée d’ouverture d’esprit, une petite soif d’aventure, un certain goût pour l’effort, la nature et la simplicité. Quant à nous, nous avons le cœur lourd. Nous avons vécu une aventure de toute beauté, au-delà de nos espérances : des paysages superbes, des rencontres inoubliables, et surtout, une belle histoire de famille, où la solidarité, l’humour et l’amour ont permis de surmonter les difficultés. Cette aventure-là, nous le savons, nous ne la revivrons jamais : nos bouts de chou vont grandir et une deuxième fois n’est jamais comme une première fois. C’est une belle page qui se tourne ; mais le livre est loin d’être fermé, nous l’espérons en tous cas…


dimanche 7 décembre 2014

Puerto Aysen – Entre Lagos : ça sent la fin, mais c’est toujours aussi bien !

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A Puerto Aysen, nous sommes allés observer les curieux va-et-vient des bateaux de pêche dans le port d’Aguas Muertas. Le port n’est pas situé en bord de mer, qui ne vient plus à Puerto Aysen depuis belle lurette, mais sur un étroit canal : les bateaux doivent effectuer des manœuvres incroyables pour pouvoir amarrer ou quitter le port, impressionnant ! Nous avons aussi profité de l’agréable bibliothèque de la ville pour lire des histoires aux enfants. Et puis les filles se sont fait couper les cheveux ; en revanche, toujours pas de barbier pour Julien… Gardera-t-il la barbe jusqu’à Echirolles ou restera-t-elle chez un barbier de Santiago ? Suspense…
 
Après ce paisible séjour à Puerto Aysen, c’est sous la pluie que nous avons rejoint à vélo l’embarcadère des ferrys de Puerto Chacabuco. L’Evangelistas et son équipage nous attendaient. Ont embarqué dans le ferry : des dizaines de camions, des engins de travaux publics, une quarantaine de vaches, quelques voitures, une vingtaine de passagers et nos 2 vélos !
 
Le voyage, bien qu’un peu longuet (30 heures…), fut calme et paisible. Nous avons alterné moments de repos dans notre cabine, repas, lectures et jeux dans la salle commune, et observation des paysages et des otaries depuis les différents ponts du navire. Notre arrivée à Puerto Montt était prévue à 18h, mais nous sommes finalement arrivés à 22h… Aïe, un peu tard et sombre pour trouver un lieu pour dormir… Nous avons donc demandé à un responsable de l’Evangelistas si nous pouvions passer la nuit sur le bateau : pas de problème, il nous a donné une cabine à l’avant du ferry, avec les autres membres de l’équipage. Super, merci Navimag ! La nuit fut bonne, mais le réveil matinal : il nous fallut quitter le paquebot à 5h45, juste avant qu’il ne reparte pour Puerto Aysen.
 
Nous avons passé la matinée à Puerto Montt : dans un premier temps en compagnie des chiens, des agents de nettoyage et des « pilos » du dimanche matin, puis un peu plus tard, en compagnie des promeneurs, des joggeurs et des familles. Ensuite l’heure est venue de quitter la ville. On nous avait annoncé une côte difficile ; oui, oh, des côtes, on en avait vu d’autres depuis le début de notre voyage, ce n’est pas la petite côte de Puerto Montt qui allait nous faire peur. Mais lorsque nous avons vu la fameuse « subida », nous avons changé d’avis… Mon dieu ce que c’était raide ! Mais comment est-ce possible de faire des routes aussi pentues ? C’est inhumain (ou plutôt « incycliste ») !
 
A Puerto Varas, au bord du lac, nous avons fait une petite pause « pâtés de sable » ; Lise et Augustin se sont régalés ! Mais nous, parents, sommes plus orientés montagne que plage, alors papis-mamies, on compte sur vous pour emmener les enfants à la mer cet été, ils adorent !! Autour de Puerto Varas, les campings étaient terriblement chers, impossible pour nous de dépenser autant d’argent pour une nuit sous la tente. Heureusement, avec un peu de tact et de négociation, nous avons réussi à diviser les prix par 3. Un peu plus loin, à Ensenada, les points de vue étaient superbes : volcans aux formes très géométriques, lac aux eaux translucides, le tout sous le soleil, merveilleux !
 
Nous avons fait un petit crochet par Petrohue, connue pour ses chutes d’eau spectaculaires, puis nous avons installé le bivouac sur la plage de Petrohue. C’est en papotant avec le garde-côte que nous avons appris que Petrohue tenait son nom de la « petro », petite mouche à la piqure douloureuse et persistante… Ah oui, effectivement : à 19h, nous étions tous les 4 barricadés sous la tente ! Dommage l’endroit était vraiment très joli.
 
L’étape du lendemain aura été l’étape du record de rencontres de cyclotouristes : 3 groupes en 2 heures ! Il y a tout d’abord eu Anne-Sophie, lorraine en vadrouille en vélo couché. Puis ce fut le tour de Christian et Martine, ardéchois à la retraite ; comble du hasard, ils vivent à 2 pas de chez Yann, celui qui a fabriqué notre tandem ! Et enfin, nous avons rencontré une famille de canadiens : Matt (le papa), Amy (la maman), Finlay (5 ans) et Liam (4 ans) ; nous n’allions pas dans la même direction qu’eux, quel dommage, nous aurions beaucoup aimé partager quelques étapes avec cette sympathique famille… Pour conclure cette journée riche en rencontres dans la bonne humeur : baignade pour les 4 bisons dans le lac de Las Cascadas !
 
Le lendemain, nous avons voulu quitter la route, pour nous aventurer hors des sentiers battus, autour du lac de Rupanco. La piste était difficile (sable, gros cailloux, tôle ondulée) mais le cadre était plaisant : nous roulions en pleine campagne, au milieu des vaches, des gauchos, des volcans et des eucalyptus. La fatigue commençant à se faire sentir, nous nous sommes mis à la recherche « du » camping. Pas une personne ne nous disait la même chose… 2 kms, 4 kms, 7 kms, 20 kms, faîtes votre choix ! Finalement, une dame nous a proposé son champ pour quelques pesos, ça nous allait bien. Le lendemain, nous avons continué de rouler le long du lac. Nous savions que cette piste était sans issue, mais nous suivions notre instinct : il devait bien exister un moyen de traverser ce fichu lac ! Nous avons fait la pause déjeuner près d’un petit ponton en béton, et comme par magie, le Victoria est apparu. Il s’agissait d’un bateau navette, fonctionnant 3 jours par semaine uniquement. Décidément, la chance nous poursuivait ! Nous avons discuté avec Rodolfo, le capitaine du bateau, et d’après lui il existait de l’autre côté du lac un chemin privé qui pouvait nous permettre de continuer notre périple. Ni une ni deux, nous avons embarqué ! Nous avons déposé quelques personnes dans différentes petites criques autour du lac ; seuls des petits sentiers partaient de ces criques, et à priori des maisons se cachaient dans la forêt, quelles vies reculées ! Rodolfo nous a laissé au terminus, à la plage du tigre. Nous avons débarqué tous les 4 avec nos vélos, sur cette plage déserte, au milieu de nulle part, tel Robinson sur son île. Rodolfo et les 2 membres de l’équipage nous ont fait de grands signes d’au-revoir, Augustin et Lise étaient comme d’habitude heureux et insouciants, nous aussi, nous ne doutions pas encore qu’une montée infernale nous attendait… La piste était tellement raide et caillouteuse que nous devions grimper 2 fois chaque tronçon : une première fois, Julien se chargeait du vélo de Virginie, Virginie se chargeait d’Augustin ; une deuxième fois, Virginie et Julien poussaient le tandem et la remorque. Quant à Lise, elle était autonome : 2 kinder surprises étaient promis en récompense ! Au bout d’1h30 de cette joyeuse gymnastique, notre bonne étoile est apparue : Andres et Salvador, surgis de nulle part, nous ont proposé de monter dans leur 4x4. Pourquoi pas… nous avons accepté. Mon dieu comme nous avons bien fait ! Nous nous croyions presque arrivés, mais en fait la piste continuait ainsi pendant 7 ou 8 kms, au milieu d’une forêt dense et sombre, avec aucune possibilité de bivouac, et aucun passage de voiture.
 
Nos 2 sauveurs nous ont laissé dans une zone beaucoup plus accueillante, avec des maisons, des prés, et une belle vue sur le lac. Nous avons demandé à un papi si nous pouvions planter la tente dans son jardin, au milieu des porcelets, des oies et des vaches. Aïe, Enrique était sourd comme un pot… la conversation fut donc difficile, mais les sourires étaient chaleureux, et Enrique finit par nous ouvrir son portail. Il est resté près de nous pour assister au montage de notre tente, il n’avait jamais vu ça de sa vie, et ça l’amusait énormément !
 
Sans difficulté nous avons rejoint la petite ville d’Entre Lagos. C’était la semaine du handicap, et nous sommes arrivés juste au moment où une course à pied allait démarrer. Lise a couru avec fierté les 2 kms du parcours. Quant à Augustin, il a préféré faire la course sur les genoux de Sandro, un handicapé en fauteuil roulant. Nous avons tous reçu une médaille, et le maire lors de son discours a chaleureusement remercié la famille française. C’était un beau moment de joie et d’émotion, dont nous nous souviendrons longtemps.
 
Plus qu’un jour de vélo… Demain nous filons à Osorno prendre un bus pour Santiago. Il paraît qu’il fait plus de 30°C là-bas, ça va nous changer !
 



 



 
 
 
 

jeudi 27 novembre 2014

Puyuhuapi – Puerto Aysen : ceux qui disent qu’il pleut beaucoup en Bretagne, ne sont jamais allés sur la carretera austral !

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Malgré la pluie quasi-permanente, notre séjour à Puyuhuapi fut très agréable et restera un bon souvenir. Nous sommes allés nous baigner dans les thermes du Ventisquero, composées de plusieurs petits bassins en plein air, au bord de la mer et au milieu des montagnes. Les filles ont alterné immersions dans le fjord (15-16°C probablement…) et baignades dans les thermes, c’était vivifiant ! Pendant que les garçons se prélassaient dans le bassin à 41°C… c’était relaxant ! Nous avons aussi profité de la salle commune du camping pour se faire de bons petits plats (ratatouille, soupes maison, mmm !) Et nous avons fait la connaissance de Richart et Alba, un couple catalan, à vélo sur les routes d’Amérique du sud pour une durée encore indéterminée. Richart et Alba sont arrivés au camping un soir, trempés comme des grenouilles, après avoir roulé une journée entière sous une pluie battante : tout-de-suite, ça a créé des liens ! Gentils, simples et modestes, ils étaient pourtant de grands sportifs confirmés, ayant concouru tous les deux à un niveau international. Et oui, tous les cyclotouristes sont différents, chacun voyage à sa manière, en fonction de son niveau, de son chargement, de ses goûts, de sa philosophie, de ses attentes… mais toutes leurs aventures sont formidables ! D’ailleurs, n’hésitez pas à aller visiter la page « Autres cyclos » tout fraîchement créée.
 
Cas de force majeure, notre départ de Puyuhuapi a dû être légèrement différé. Dans la nuit, alors que tout le monde dormait paisiblement, Lise a chuchoté : « Papa, maman, j’ai fait pipi dans ma culotte… » Dans la culotte, oui, mais pas seulement : aussi dans le pyjama, dans le duvet et sur le matelas… Arg ! Branle-bas de combat à 4h du matin (sous la pluie bien-sûr, c’est plus drôle…) : douche, nettoyage des vêtements et du duvet, allumage du poêle à bois pour faire sécher tout ça… L’opération commando pour faire sécher le duvet a été efficace puisque nous avons pu quitter le camping le lendemain à 14h.
 
Les jours qui ont suivi, nous avons fait quelques petites randonnées pour accéder à certains sites du parc national Queulat. Les enfants ont marché avec plaisir, sans râler, c’était un vrai bonheur. Nous sommes allés voir le glacier suspendu, superbe. Les enfants ont juste été déçus lorsqu’ils ont vu le glacier : « Mais, ils sont où les cornets et les boules vanille-fraise ? ». Nous avons vu de belles cascades et nous nous sommes baladés dans la forêt enchantée. Encore une fois Lise et Augustin sont restés sur leur faim : malgré leurs recherches et leurs appels répétés, aucune fée ni aucun lutin n’a bien voulu se montrer…
 
Nous avons continué à rouler tous les jours jusqu’à Puerto Aysen, souvent sous la pluie et dans la grisaille. Parfois quelques éclaircies nous réchauffaient et rendaient le paysage magnifique. Nous avons adoré la beauté et surtout l’odeur des lupins. Ces fleurs violettes, roses, blanches ou bleues, fleurissent par milliers à cette saison. Nous avons croisé quelques gauchos, qui du haut de leur monture, menaient les taureaux avec fierté. Comme toujours, nous étions entourés de sommets enneigés, de forêts, de prés et de lacs. Mises à part quelques exceptions, nous n’avons pas trouvé les chiliens de cette région très accueillants. En revanche, nous avons fait des rencontres sympathiques : un couple de « petits suisses » à vélo et un couple de policiers hollandais en 4x4 avec qui nous avons partagé un petit-déjeuner dans le camping du lac de las Torres.
 
En arrivant à Puerto Aysen, après 10 kms de pluie battante et de vent de face, nous étions cruellement en manque de chaleur et de confort. Nous avons donc opté pour un petit appartement (une cabana comme ils disent) avec poêle à bois, cuisine équipée, machine à laver, sèche-linge, télé et wi-fi. On s’y sent comme à la maison ! Un peu trop peut-être… Les tâches quotidiennes (vaisselle, balai, etc…) nous rappellent notre vraie vie, et cela nous donne un peu le cafard… Demain vendredi nous allons prendre le ferry : 24h de voyage jusqu’à Puerto Montt, et ensuite, nous aviserons !
 







lundi 17 novembre 2014

Trevelin – Puyuhuapi : enfin sur la « carretera austral »

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Trevelin a été fondée il y a une centaine d’années par une poignée de familles galloises ; les traditions galloises sont donc encore très présentes dans cette petite ville. Comme prévu, le dernier après-midi à l’heure du goûter, nous sommes allés boire le thé et déguster de délicieux gâteaux, dont la fameuse « torta negra », sorte de pudding aux fruits secs. Nous n’en avons pas laissé une miette !
 
Puis l’heure de prendre la route est arrivée. Pour notre dernière étape en Argentine, le vent (de face bien-sûr !) ne nous a pas épargnés. Mais grâce à lui, nous avons pu faire de bonnes parties de cerf-volant le soir sur notre lieu de bivouac. Lise et Augustin étaient fous de joie !
 
Le lendemain, nous avons sans difficulté passé la frontière au petit poste de douane de Futaleufu. Au Chili, il est interdit de faire rentrer tout produit d’origine animale ou végétale (fruits, légumes, miel, lait, charcuterie, fromage, mais aussi plumes d’oiseau, bouts de bois, etc…) Avec nos deux affreux loulous, passionnés par la collection de cailloux, fleurs, feuilles, plumes, et autres bricoles ramassées sur le bord de la route, nous n’étions pas bien confiants au moment du contrôle des douanes… Nous ne savons pas par quel miracle, seule une sacoche a été fouillée, et nous avons eu sans problème le feu vert pour passer au Chili. Yahoo, bienvenido a Chile !
 
On nous avait dit que la partie chilienne de la Patagonie était beaucoup moins ventée mais beaucoup plus humide que la partie argentine. Effectivement, nous l’avons constaté dès le premier jour, où nous avons été accueillis par quelques petites averses de pluie fine, somme toute pas trop gênantes.
 
Pour notre première nuit au Chili, nous nous sommes arrêtés dans un petit camping au bord du lac Laconao. Un vrai paradis ! Le propriétaire, un passionné du travail du bois, avait fabriqué un tas d’objets en bois : un ponton avec tables intégrées, un bar flottant, des balançoires, une chaise longue, un pédalo, etc. Il était d’ailleurs en train de construire une auberge ; tout était fait de sa main : de la charpente au plancher, en passant par l’escalier, les lits, les sièges et les tables. Un travail de fou, et d’artiste aussi ! Comme d’habitude depuis le début de notre périple en Patagonie, nous étions seuls dans le camping, basse saison oblige. Nous avons pu bénéficier d’un petit refuge, avec eau courante et cheminée, idéal ! Idéal pour faire cuire la truite fraichement pêchée par Julien (seulement 30 cm cette fois-ci…) De la truite au dîner, c’est que ça commençait à devenir une habitude !
 
Nous avons continué notre chemin sur une jolie piste, au milieu des montagnes, de la verdure, des rivières et des vaches. Très jolie, mais très vallonnée aussi, aïe, aïe, aïe les cuisses !
 
Après un bivouac dans le jardin d’une maison (avec accès aux toilettes, au garage et à l’électricité), nous sommes arrivés sur la « carretera austral », la fameuse. Cette piste de 1200 kms, reliant Puerto Montt au nord à Villa O’Higgins au sud, a été construite dans les années 80 à l’initiative d'Augusto Pinochet. Elle est devenue une classique du cyclotourisme, de par ses magnifiques paysages et son côté sauvage.
 
Jusqu’à aujourd’hui, nous avons roulé 3 jours sur la carretera, et il faut avouer que nous avons été un peu déçus. La météo n’était pas favorable : même s’il ne pleuvait pas des cordes, de gros nuages bas nous empêchaient d’apprécier les paysages. Et puis il y avait les travaux… Depuis quelques années, un projet a été lancé pour asphalter la carretera austral. C’est impressionnant, des milliers d’ingénieurs et ouvriers travaillent 7 jours sur 7 sur ce projet : il y a ceux qui posent la dynamite pour élargir la route, ceux qui évacuent d’énormes blocs de pierre, ceux qui reconstruisent les ponts (il y en a des dizaines, voire des centaines !), ceux qui tassent la première couche de gravier, ceux qui coulent le bitume, sans oublier ceux qui font la circulation, les chauffeurs de bus qui acheminent matins midis et soirs les ouvriers sur le terrain, etc. C’est tout simplement pharaonique ! Mais pour nous c’est tout simplement catastrophique : le va-et-vient permanent des engins de chantier, la végétation cassée au bord de la route et le mauvais état de la piste ne nous ont pas permis d’apprécier la mythique carretera austral à sa juste valeur… Dommage, il aurait fallu venir 3 ans plus tôt !
 
Nous sommes arrivés à Puyuhuapi, petit village à influence allemande, au bord d’un fjord. Nous sommes bien installés dans un camping rustique et sans charme, mais pratique (abri pour la tente, cuisine avec poêle à bois, wi-fi). Encore une fois, nous allons rester ici le temps que les grosses pluies passent, puis nous repartirons vers le sud. Il faudra jongler avec les horaires, car pour ne rien arranger à notre allure d’escargot, nous avons appris que certains tronçons de la piste seront fermés tous les jours de 13h à 17h…